Fièrement équipé d’une machine à percolateur, d’une cafetière moka, et d’un moulin à grain, j’ai senti les limites de mon installation pendant le confinement : faire le café me prenait du temps, je n’avais pas autant de variété que sur mon lieu de travail, et j’avoue avoir plusieurs fois renoncé à boire un café par flemme ou forcé à boire la fin de la cafetière pour ne pas jeter. J’ai donc décidé de m’orienter vers une cafetière automatique. J’en cherchais une capable de faire des cafés courts et longs, mais aussi des boissons lactées pour au passage me débarrasser de la machine Dulce Gusto que ma femme utilise pour ses Latte Macchiato. Toutefois, connaissant la pénibilité de l’entretien des buses à capeur pour le lait, j’ai décidé d’opter pour une machine tout-en-une, avec un maximum d’éléments qui passent au lave-vaisselle.

Pour des raisons qui me sont propres, j’ai finalement arrêté mon choix final sur la Philips LatteGo 5400 (Philips ayant récemment racheté Saeco, c’est le successeur de la Saeco micro-barista). N’étant pas satisfait, je l’ai renvoyée pour finalement opter pour une Delonghi Dinamica. Voici une comparaison des deux machines si jamais vous hésitez. Pour les impatients, voici un résumé :

  • Pour tout ce qui est chassis, entretien, programmation, finition, la Philips remporte la palme
  • Pour tout ce qui est café et mousse de lait, la Delonghi a une claire avance sur la Philips.

Rapidement, concernant les autres critiques que j’ai pu lire sur le net, un point revient souvent sur la Philips et moins sur la Delonghi : beaucoup disent que la Philips consomme beaucoup d’eau. Alors, oui, c’est vrai mais pas plus que la Delonghi et de toutes façons toutes les machines automatiques consomment beaucoup d’eau.

Finition de la machine

Les deux machines sont très similaire de ce côté avec un châssis en ABS (plastique). Toutefois, le choix de Philips pour une finition mate, lui donne un aspect beaucoup plus sobre que la Delonghi et son plastique brillant qui date un petit peu. Sur les autres aspects :

  • Réservoirs. Les deux réservoirs sont faciles d’accès et faciles à remplir. Petit plus pour la Delonghi qui propose un capot sur le réservoir et une petite languette au bout pour bien le tenir. Mine de rien, comme c’est un geste qu’on fait souvent, la moindre petite aide est la bienvenue.
  • Programmation. Sur la programmation, la Philips a un clair avantage avec un affichage couleur et des réglages intuitifs, là où Delonghi se contente d’un écran LED de base à l’ancienne. Toutefois, à l’usage, la Delonghi offre un avantage : Elle ne demande pas de régler le café et le lait à chaque boisson, et surtout la personnalisation des boissons se fait de manière interactive. Pour régler la quantité de café et de lait pour le cappuccino par exemple, il suffit de lancer la boisson en mode réglage, la machine commence à dispenser le lait et on l’arrête quand on veut, puis elle dispense le café et on l’arrête également quand c’est prêt, elle enregistrera ensuite les quantités versées pour la prochaine fois. Sur la philips, c’est un système d’essai / erreur avec les jauges visuelles. Notez que la Dinamica plus, plus chère, offre une interface plus conviviale.
  • Filtration. Sur la filtration de l’eau, le système Aquaclean semble plus fiable que le système de filtrage Delonghi : on peut en effet nettoyer la cartouche via la machine, et elle se fixe bien dans le support. La cartouche prévient quand elle est usée. Celle de Delonghi se balade un peu sur sa fixation et on la surveille via un compteur physique sur le filtre.

Café

Broyeur à grain

La philips intègre un moulin céramique à meule plate alors que la Delonghi est équipée d’un moulin conique en acier. Avant d’avoir mon moulin conique Graef, j’avais eu un moulin céramique à meule plate dont je n’étais pas satisfait, mais j’avais mis cela sur le compte du modèle plutôt que type de broyeur. Force est de constater qu’en fait je n’apprécie pas ce type de broyeur tout simplement. Petite comparaison :

  • Bruit. Ce point semble être important pour certaines personnes. Pour être honnête, je trouve que les deux machines font pas mal de bruit et je n’ai pas vu de différence particulière.
  • Finesse de la mouture. J’ai tenté d’observer la finesse de la mouture sur les galettes rejetées par la machine et encore une fois, me voilà déçu par la meule plate céramique : même après avoir gâché la moitié d’un paquet de café pour descendre la meule à son réglage le plus bas, je trouve la mouture encore grossière et le goût du café s’en ressent. La Delonghi remporte haut la main ce match !

La machine à café

Pour une comparaison équitable, j’ai effectué mes tests avec le café moulu par la machine mais également avec du café pré-moulu par mes soins dans mon moulin :

  • Température. Grosse déception côté Philips. Malgré des températures annoncées similaire à la Delonghi et un préchauffage de ma tasse, le café n’est pas assez chaud et encore une fois, le café en pâtit. J’ai essayé de faire plusieurs boissons pour voir si ça s’améliorait avec le temps et, hélas, à peine. C’est pour moi un veto absolu sur cette machine.
  • Force du café. Les deux machines proposent de régler la force d’arôme du café on le ressent effectivement bien sur le résultat final. Etant un amateur de café fort, j’ai fait tous mes tests avec le degré d’arôme le plus élevé. Avec un moulin plus performant et une meilleure chaudière, la Delonghi n’a aucun mal à battre la Philips. Mais elle va même plus loin : Avec son système Doppio+ pour les cafés espresso ou moyens, et son système spécial pour les cafés longs qui dope leur saveur, la Philips paraît complètement insipide.
  • Pré-infusion. Petite critique que je n’ai pas vue ailleurs mais qui m’a semblé très gênante : Lors de la pré-infusion du café, la machine Philips va rejeter un peu d’eau par ses buses. Ca ne paraît pas grand chose, mais sur un ristretto, la quantité devient conséquente. On peut se dire qu’il suffit de laisser passer les petites gouttes et mettre la tasse ensuite, c’est vrai, mais si vous avez un peu la tête dans les nuages, vous risquez d’oublier souvent (comme moi). D’autre part, si on fait un deuxième café, ce n’est plus de l’eau qui coule mais du café. Ca ressemble donc fort à un résidu de l’opération réalisée avant. Pas très appétissant.

Le lait

Préparez-vous si dans votre esprit les deux machines sont à égalité car la Delonghi va achever la Philips sur ce point:

  • Mousse de lait. Avec son système de réglage de la mousse de lait, la Delonghi prend une longueur d’avance sur la Philips. La LatteGo délivre la bonne quantité de mousse mais celle-ci est bien trop ferme et pas agréable à boire. N’étant pas un grand fan de mousse de toutes façons, la Delonghi m’a convaincu avec son système Latte Crema qui fait une mousse onctueuse et agréable. Ajoutez à cela les problèmes de température de la Philips, j’ai rapidement abandonné toute idée de boisson lactée avec la Philips.
  • Sortie du lait. Mais qu’est-ce qui a bien pu passer par la tête des ingénieurs de chez Philips ? Les deux machines ne semblent pas des plus pratiques en ce qui concerne les boissons lactées : il faut bien régler les buses de café et la buse à lait pour que les deux tombent bien dans la tasse sans se gêner l’une ou l’autre. Mais la Philips, qui a déjà un plateau avant énorme, nécessite de mettre le mug en bout de plateau à cheval sur le bord pour bien réceptionner le lait. C’est assez ridicule. La buse réglable de la Delonghi est bien plus pratique.
  • Nettoyage. Plus simple, le nettoyage hebdomadaire de la Philips est rapide et facile. La Delonghi nécessite un démontage et de passer plusieurs éléments sous l’eau. Par contre, le nettoyage automatique de fin de boisson de la Philips m’a toujours laissé des résidus sur la buse alors que pour la Delonghi le système est nickel.

Service après-vente

On m’a toujours vanté le service après-vente de chez Philips. Après m’être battu avec eux quand une brosse à dent que j’ai acheté était dysfonctionnelle à l’ouverture, je n’en suis pas convaincu. Toutefois, ils ont reçu et remboursé la machine LatteGo que je leur ai renvoyé sans soucis. Pour la Delonghi, je n’ai pas encore eu affaire à eux.

Conclusion

En conclusions, sur une gamme de prix équivalente, la Delonghi bat sans commune mesure la Philips. Je pense que la Philips peut convenir pour des familles nombreuses (grâce aux réglages simples et rapides) et surtout aux personnes qui ne sont pas très à cheval sur la qualité du café. Pour les puristes, la Delonghi est le choix qui s’impose.